“EDMOND”, OU LA SUSPENSION VOLONTAIRE D’INCRÉDULITÉ

“The willing suspension of disbelief,” * un terme exquis et parfaitement à propos – que j’ai entendu pour la première fois dans un cours de théâtre il y a si longtemps en 1969 – m’est revenu ce soir comme un éclair, sidéré droit devant le grand écran lors de la projection du nouveau chef-d’œuvre du cinéma français « Edmond ». Car, dès les premières images, poétiques et lyriques comme des toiles peintes d’un ancien décor de théâtre, avec les images panoramiques fantastiques d’un Paris fin de siècle mais imaginaire, avec ces magnifiques axes haussmanniens et ces toits de zinc pittoresques qui surplombent les nuits étoilées du Moulin Rouge et les théâtres des grands boulevards illuminés au gaz… peuplés de tous ces parisiens en chapeaux haut-de-forme, passionnés par ce beau métier du Théâtre.

C’est un film … que dis-je ? c’est un coup de théâtre ! dans lequel nous nous trouvons ayant abandonné tout sens critique. Cela raconte, c’est bien connu, les dernières semaines avant la création de la pièce la plus célèbre du répertoire français. Grâce à l’efficacité du réalisateur  Alexis Michalik et d’une excellente distribution qui fait honneur aux meilleurs acteurs et meilleurs cinéastes du passé, on croit volontiers – souriant et sans réserve – à cette histoire d’un succès triomphant dans les circonstances tout à fait… impossibles !

Ni critique de cinéma, ni doué pour lire l’avenir, je dis quand même ceci : Bien que certainement cette célèbre histoire continuera d’émouvoir des millions de spectateurs, je prends le pari que ce nouveau film, triomphant de joie et de vigueur, prendra sa place dans les lustres de la pléiade de la création française.

Photo : Olivier Gourmet dans le rôle de Constant Coquelin (dit Coquelin ainé) en Cyrano

*https://en.wikipedia.org/wiki/Suspension_of_disbelief

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