À VINCENT

Donc, cela fait exactement un an que j’ai écrit mon grand hymne à la France, le soir de la Coupe du monde 2018, soir de jubilation, de festivité dans les rues de toute une jeunesse. Il régnait partout dans ce pays un état d’extase et d’optimisme.

Des actualités politiques diverses, sans parler de Notre-Dame auraient pu déstabiliser la bulle dans laquelle j’ai tendance à vivre, par choix et par nature.

Avec le très beau temps je suis sorti hier me promener dans une exposition près de cette même Place de la Concorde. Trouvant le musée fermée lundi, j’ai décidé que Paris s’offrait à moi dans toute sa splendeur, sous un ciel azur et pur. En montant d’abord le Boulevard St-Germain, avec ses larges trottoirs sous des arbres magnifiques, bordé par ses objets de luxe, ses livres érudits, ses restaurants fins, même ses magasins avec des beaux pianos à queue, j’ai succombé à la magie de cet art de vivre réputé partout dans le monde.

Depuis ma petite table dans mon bistrot préféré derrière l’Eglise St-Germain-des-prés, avec un verre de Coteaux du Layon, j’ai observé les gens de toute part, de toute race ou pays, ne voulant qu’être heureux, de vivre en paix. En descendant la rue de Seine, les galeries et les antiquaires sont toujours épatants, tout en bas le mythique Roger-Viollet reste fidèle à Colette et Cocteau qui nous protègent.

Au quai de Conti, la vue te coupe le souffle avec le Pont des Arts avec au bout la Cour Carrée du Louvre, à ta droite la Bibliothèque Mazarine, sereine, élégante avec ses formes baroques qui me plaisent tant. Les bouquinistes sont toujours là, offrant les meilleurs sélections pour les vrais collectionneurs. La dame qui nous a aidé à trouver juste l’année dernière les 24 volumes des œuvres complètes d’Anatole France reliées tenait son stand. Toute la culture française me semblait en vue avec les milliers de titres disponibles chez ces petits marchands, dédiés à notre seul bonheur.

La construction, les travaux, les échafaudages, les grues essaiment partout. Une affiche sur mon parcours citait Karl Lagerfeld, disparu cette année : « Embrasse le présent, crée l’avenir » une inspiration pour moi, et surprenant pourtant venant d’un grand collectionneur de meubles Louis XVI. Certes il faut regarder l’avenir avec du courage, de l’imagination et toute notre créativité intactes.

Plus loin, La Samaritaine, le très regretté grand magasin avec sa façade art-déco se révèle peu à peu restauré à sa gloire première, toujours sous ce ciel d’un bleu frais et chaud par magie, anticipant une nouvelle vie avec des résidences magnifiques.

Le soir, notre picnic de sandwiches maison sur les bords de la Seine fut couronné par un moment de calme, parmi des centaines, des milliers peut-être de parisiens en quête d’être heureux, ou de simplement s’amuser…

Mon ami Vincent nous a quitté hier, la triste nouvelle m’est arrivé au milieu de ce moment idyllique. Cet hommage à la France et à la vie t’est dédié, car tu croyais aussi dans la possibilité de la beauté, par la musique, par la fédération des peuples. Avec ton élégance toujours, tu croyais dans la vie « ensemble », une meilleure vie sans douleur… Mon plus proche camarade dans ce beau pays depuis plus de 25 ans, repose en paix, mon ami.

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